kiki a perdu 20 kilos en 1 mois, faudrait l'emmener au garage, non?
J'avais envie de notifier quelque chose de simple, qui semble anodin, presque banal au regard de tous et qui pourtant est énorme à mes yeux et à celui de bon nombre de mes confrères: j'ai eu un compliment de la part de clients contents!! "Docteur, vous êtes un as de l'ophtalmologie" m'ont dit des gens dont j'ai opéré leur chien d'une tumeur palpébrale avec une technique de lambeau et qui étaient particulièrement contents du résultat.
C'est suffisamment rare pour être écrit noir sur blanc sur ce blog. Non pas que je sois trop nul pour qu'on puisse me remercier (enfin je ne crois pas...) mais simplement que la pratique de la reconnaissance du travail accompli en médecine vétérinaire me semble assez rare voire quasi-inexistante. Je pense pouvoir compter sur les doigts d'une seule main les remerciements de clients satisfaits alors que je ne compte plus les reproches, qui eux, sont devenus avec le temps plus que banals et noyés dans la masse des consultations.
On n'arrive pas à sauver pas un chien qui est malade depuis des semaines, qui a été traité avec de la poudre de perlinpimpin et des médicaments à usage Humain et qui, à bout de souffle, est enfin amené chez le garagiste vétérinaire pour se faire réparer mais décède hélàs rapidement parce que son état est catastrophique...et on est jugé comme un nul, on a pas réussi à sauver kiki...je connais l'histoire d'un véto rural qui s'est suicidé face à ces pratiques répétées dans sa clientèle. Par contre les remerciements après avoir sauvé un chien de dilatation torsion, mis au monde 10 chiots par césarienne suite à une mise bas difficile, sauvé un chat suite à une intoxication...sont extrêmement rares puisque c'est notre boulot et qu'on doit le faire après tout. Critiquer est toujours plus facile que reconnaître que sans notre intervention, certains animaux ne seraient plus là pour miauler, aboyer ou pisser sur les draps...
C'est ce genre de comportement banalisé qui fait que je me sens la plupart du temps inutile, que je compte le nombre de fois où j'ai réellement servi à quelque chose dans ma semaine et que je me remets sans cesse en question. Quelqu'un ne revient pas à sa consultation de contrôle et je me pose systématiquement la question "l'animal va bien et il juge qu'il n'a pas à revenir (sans appeler bien sûr, ça serait trop facile sinon) ou alors il y a des complications, il n'est pas content et il est parti voir ailleurs (c'est trop simple de revenir en contrôle justement pour qu'on puisse faire ce qu'il faut)".
On ne cherche pas les compliments à tous prix mais juste un peu de compréhension et de bon sens (qui manque cruellement à nombre de personnes!!!).
Je pense que notre métier est méconnu, que ses difficultés sont complètement ignorées par le grand public et c'est certainement pour cela que nombre de vétérinaires praticiens ressentent un malaise grandissant dans cette société de services qui veut qu'on emmène sa voiture chez le garagiste comme on emmène son chien se faire réparer chez le véto...exactement à la même échelle de valeurs. Il y a un manque de communication flagrant, un manque de civisme qui est moralement très dur à vivre au quotidient et qui fait qu'on a vraiment envie de changer d'air très souvent.
Quant aux relations employeur/employé dans le microcosme vétérinaire, c'est encore une autre discussion qui mériterait des heures d'écriture...
En espérant que le message soit passé.
C'est suffisamment rare pour être écrit noir sur blanc sur ce blog. Non pas que je sois trop nul pour qu'on puisse me remercier (enfin je ne crois pas...) mais simplement que la pratique de la reconnaissance du travail accompli en médecine vétérinaire me semble assez rare voire quasi-inexistante. Je pense pouvoir compter sur les doigts d'une seule main les remerciements de clients satisfaits alors que je ne compte plus les reproches, qui eux, sont devenus avec le temps plus que banals et noyés dans la masse des consultations.
On n'arrive pas à sauver pas un chien qui est malade depuis des semaines, qui a été traité avec de la poudre de perlinpimpin et des médicaments à usage Humain et qui, à bout de souffle, est enfin amené chez le garagiste vétérinaire pour se faire réparer mais décède hélàs rapidement parce que son état est catastrophique...et on est jugé comme un nul, on a pas réussi à sauver kiki...je connais l'histoire d'un véto rural qui s'est suicidé face à ces pratiques répétées dans sa clientèle. Par contre les remerciements après avoir sauvé un chien de dilatation torsion, mis au monde 10 chiots par césarienne suite à une mise bas difficile, sauvé un chat suite à une intoxication...sont extrêmement rares puisque c'est notre boulot et qu'on doit le faire après tout. Critiquer est toujours plus facile que reconnaître que sans notre intervention, certains animaux ne seraient plus là pour miauler, aboyer ou pisser sur les draps...
C'est ce genre de comportement banalisé qui fait que je me sens la plupart du temps inutile, que je compte le nombre de fois où j'ai réellement servi à quelque chose dans ma semaine et que je me remets sans cesse en question. Quelqu'un ne revient pas à sa consultation de contrôle et je me pose systématiquement la question "l'animal va bien et il juge qu'il n'a pas à revenir (sans appeler bien sûr, ça serait trop facile sinon) ou alors il y a des complications, il n'est pas content et il est parti voir ailleurs (c'est trop simple de revenir en contrôle justement pour qu'on puisse faire ce qu'il faut)".
On ne cherche pas les compliments à tous prix mais juste un peu de compréhension et de bon sens (qui manque cruellement à nombre de personnes!!!).
Je pense que notre métier est méconnu, que ses difficultés sont complètement ignorées par le grand public et c'est certainement pour cela que nombre de vétérinaires praticiens ressentent un malaise grandissant dans cette société de services qui veut qu'on emmène sa voiture chez le garagiste comme on emmène son chien se faire réparer chez le véto...exactement à la même échelle de valeurs. Il y a un manque de communication flagrant, un manque de civisme qui est moralement très dur à vivre au quotidient et qui fait qu'on a vraiment envie de changer d'air très souvent.
Quant aux relations employeur/employé dans le microcosme vétérinaire, c'est encore une autre discussion qui mériterait des heures d'écriture...
En espérant que le message soit passé.